Victor Hugo
Itinéraire du voyage effectué par Victor Hugo
lors de ces 2 passages dans notre région.
Lettre de VICTOR HUGO à son ami artiste peintre LOUIS BOULANGER.
Du Tréport le 06 août 1835.
« ..A la nuit tombante, je suis allé me promener au bord de la mer. La lune se levait; la marée montait; des chasse-marée et des bateaux pêcheurs sortaient l’un après l’autre en ondulant de l’étroit goulot du Tréport. Une grande brume grise couvrait le fond de la mer où les voiles s’enfonçaient en se simplifiant. A mes pieds, l’océan avançait pas à pas. Les lames venaient se poser les unes sur les autres comme les ardoises d’un toit qu’on bâtit. Il faisait grand vent; tout l’horizon était rempli d’un vaste tremblement de flaques vertes ; sur tout cela un râle affreux et un aspect sombre, et les larges mousselines de l’écume se déchirant aux cailloux; c’était vraiment beau et monstrueux… »
Lettre de VICTOR HUGO à sa femme.
Du Tréport le 6 août 1835.
« …Le soir je suis venu au Tréport, ne pouvant me résigner à coucher si près de la mer sans l’avoir à la semelle de mes souliers…. »
Lettre de VICTOR HUGO à sa femme.
De Courseulles le 7 juillet 1836.
« …Vive Étretat et Le Tréport ! Plus le port est petit, plus la mer est grande. .. »
Lettre de Victor HUGO à sa femme.
Du Tréport le 6 septembre 1837, onze heures du soir.
« …Je n’ai pu résister au Tréport; J’en étais trop près. Il m’attirait trop violemment, m’y voici. J’y suis arrivé cette fois à la marée basse. C’est toujours un lieu ravissant. …. »
Lettre de VICTOR HUGO à sa femme.
De Dieppe le 8 septembre 1837 .
« …..Ma journée d’hier, chère amie, a été bien remplie. J’étais au Tréport, je voulais voir le point précis où finit la dune et où commence la falaise. Belle promenade, mais pour laquelle il n’y a que le chemin des chèvres et qu’il fallait faire à pied. J’ai pris un guide et je suis parti. Il était midi. A une heure j’étais au sommet de la falaise opposée au Tréport. J’avais franchi l’espèce de dos d’âne de galets qui barre la mer et défend la vallée au fond de laquelle se découpent les hauts pignons du château d’Eu ; j’avais sous mes pieds le hameau qui fait face au Tréport. La belle église du Tréport se dressait vis-à-vis de moi sur sa colline avec toutes les maisons de son village répandues sous elle au hasard comme un tas de pierres écroulées. Au-delà de l’église se développait l’énorme muraille des falaises rouillées, toute ruinée vers le sommet et laissant crouler par ses brèches de larges pans de verdure. La mer, indigo sous le ciel bleu, poussait dans le golfe ses immenses demi-cercles ourlés d’écume. Chaque lame se dépliait à son tour et s’étendait à plat sur la grève comme une étoffe sous la main d’un marchand. Deux ou trois chasse-marées sortaient gaîment du port. Pas un nuage au ciel. Un soleil éclatant…… »